wolkenfragmenten
uit Julien Green, Journal 1928-1934
1515
Mon livre, j’y pense à tout moment, même
quand je suis en train de lire autre chose. Il me transverse l’esprit par
lambeaux, comme des nuages transversent le ciel.
(53)
1516
Toute la sensualité du poète semble se
réfugier dans la description de fleurs, de grottes, de nuages; (…)
(136)
1517
Des nuages grands comme des
villes passent au-dessus de nous et jettent sur la terre leurs ombres
mouvantes. (227)
1518
Elle leva les yeux et vit un
grand nuage sombre qui passait lentement sur la tête des arbres. (251)
1519
Le ciel se dégagait peu à peu; la
lune, par la déchirure d’un nuage, baignait de ses rayons la plaine
broussailleuse que traversaient les deux femmes. (254)
1520
Elles arrivaient en vue d’un
arbre solitaire dont la stature énorme dominait l’horizon. A mesure que les nuages
se dispersaient au loin, on distinguait les contours de sa tête hérisssée, si
noire qu’on eût dit que toute l’ombre de la nuit abandonnant le ciel se
concentrait dans cette ramure puissante. (255)
1521
Dès qu’il apercevait Elizabeth,
il faisait mine de foncer sur elle en rentrant la tête dans les épaules comme
un ours et, la saisissant dans ses doigts, il l’enlevait en l’air par un
mouvement si preste et si léger qu’Elizabeth sentait à peine les mains de
l’oncle Édouard autour de sa taille, et qu’elle croyait voler jusqu’aux nuages. (268-269)